Comme chaque année le gros bonhomme rouge avec son ventre de bébé Kronenbourg va se croire obligé de se glisser dans les cheminées . Il va apporter aux enfants deux fois trop de jouets et creuser le budget des familles qui n' en demandaient pas tant...Le vieux rougeot apporte aussi dans l' air une éléctricité qui se répend comme une mauvaise odeur...Comme chaque années les français vont s' adonner au culte du fois gras ( là je pardonne ) , du champagne ( là aussi ) , des cacahuettes apéro ( trois kilos avant même d' avoir commencé le réveillon ).

Le voilà le vilain mot : le réveillon : ceux qui ont la foi pensent au petit Jésus ; ceux qui ne l' ont pas aux peoples de la télé pour combler le vide des conversations , l' indifférence et l' ennui qui croient à la vitesse de la libido chez une adolescente . Toute la famille se réunit ; bien obligé c' est Noël . IL y a les vieux  que l' on trouve toujours jeunes malgré un cancer qui débute ou un Alzheimer qui se prolonge ...Il y a les jeunes couples qui se détestent mais qui font semblant de s' aimer tout en se jaugeant ...il y a les adolescents boutonneux qui ont fait le plein de hachich et qui jurent que l' on ne les y reprendra plus ...et puis ils y a les plus jeunes qui se roulent en boule sur le parquet avant de s' endormir en rêvant d' un vieux rougeot et de quelques horreurs made in China qui tomberont en panne au bout de trois heures ... Il y a la peur , que dis-je la terreur de la solitude , inacceptable ce jour là ...il y a la fatigue et l' exitation qui se lisent sur tous les visages . Il y a le fossé entre riches et pauvres qui devient un abîme . Partout il y a une élécricité dans l' air qui concurrence les illuminations abominables de mairies sans imagination . Il y a celui qui ouvre les huîtres et se blesse  et l' homme blessé par la vie, qui se referme comme une huître sous un verrou de colère . Il y a une  foule de rires et de sourires sur un jolie matelas d' hypocrisie et de frustration . Et tout ça à cause d' un vieux rouge qui ne prend même pas cinq minutes pour rencontrer les enfants à qui il est censé apporter la joie . Vous l' avez compris , je déteste Nöel . Je suis le seul?

lSouriez les amis la presse est heureuse: les banquiers refont leurs petites affaires , la zone européenne est sortie de la récession , une minicroissance pointe le nez et Christine lagarde retrouve un léger sourire . Mais si les économistes recommencent pour certains à croire au père Noël , pour celui qui cherche un emploi rien ne bouge car les entreprises n' embauchent toujours pas . Trop tôt ...Il va donc y avoir dans les semaines et les mois qui suivent un léger décalage entre ce que le chômeur ou le salarié menacé de perdre son emploi, va lire dans la presse et ce qu'il va ressentir .        L ' Economie repart mais le chômeur reste à quai ...le risque est que ce petit décalage se transforme en taux d' agacement chez les salariés . C 'est justement ce taux d' agacement qu' il faudra que les journalites mesurent dans les semaines qui viennent ...un léger agacement qui pourrait représenter un certain danger ; voire un danger certain à l' avenir .

Avant la crise économique , une crise culturelle ? je le crois .

Une crise des mots :un glissement de leur signification qui nous plonge dans une profonde " diagonale du flou".

Il n' y a plus de plans sociaux , non , mais des " plans de sauvegarde à l' emploi"...Au secours Molière reviens ,il y a du boulot pour

toi.Tartuffe très tendance.Une entreprise a raison de vouloir aller de l' avant et suivre son temps mais faut-il pour autant camoufler

ses mots? Elle ne supprime pas des emplois et ne renvoie pas de braves pères de famille chez eux ,non,,elle se"restructure."..subtil...

Et quand elle change de visage , souvent sous l' influence de cabinets extérieurs , elle opère une savante mutation de son

vocabulaire..Ceux qui auront appris mot à mot la nouvelle langue resteront dans l' entreprise ; les autres connaîtront un remake de

..." Prends l'oseille et tire toi" ; l' humour en moins. Mais on leur mijotera , c' est promis, un " plan d' accompagnement ".

Accompagner : en voilà un joli mot;qui accompagne t'on? Un enfant pour l' aider à grandir ; pas pour l' éloigner...un vieux pour le

conduire doucement vers legrand tunnel... la mort...Changer le vocabulaire ouvre la porte a d' autres à d' autres changements

beaucoup pluviolents et aucun historien me démentira...C ' est aussi une façon pour les " ravaleurs d 'entrepises" de se donner

bonne consciencesur un épais  matelasd' hypocrisie . Après tout, chacun veille à sa façon à son confort mental .

Mais il y a un gros rique à employer des "mots camouflages" : la perte de confiance ..."Allo France Télécom...désolé on a été coupé

...Bienvenue dans un monde tension .

Etre gardien des mots  c' est peut-être aussi conserver une certaine forme d' humanisme ....